C'est vous qui le dites ! Slovénie

La Slovénie, en vélo et en famille…

Jour J : le départ

Août 2015, notre ami Franck nous dépose à la gare de Genève. Nous, c’est Loïs, jeune aventurier de 19 mois, Yohann son papa et Véro sa maman, cyclo-randonneurs confirmés. Nous sommes accompagnés de nos deux fidèles montures : 2 vtt « bricolés » au fil des voyages et d’une remorque 2 places achetée d’occasion à la naissance de Loïs. Notre conception du voyage à vélo et des vacances en général : planifier le minimum et se laisser porter par nos envies, notre forme et la météo du jour !

Vue de Venise depuis le parvis de la gare

Nous prenons le train en direction de Montfalcone au nord-est de l’Italie sur la côte adriatique, en faisant une courte halte à Venise… Nous voilà donc partis pour un nouveau voyage à vélo et en famille. Loïs est ravi ! Et cette année, nous avons choisi de découvrir la Slovénie ! Une destination qui va se révéler pleine de surprises… bonnes et parfois mauvaises !

Loïs dans le train entre Venise et Monfalcone

J+2 : Slovenija, nous voilà !

Après avoir passé une journée à Montfalcone et rempli les sacoches de fruits et légumes frais, nous prenons la route pour la Slovénie. Nous passons la frontière sans problème malgré une circulation plutôt oppressante. Nous bifurquons ensuite vers le nord-est pour emprunter de jolies petites routes vallonées, sous un beau soleil. Nous parcourons 60 km et décidons de faire étape à Vipava, sur la route des vins. Nous passerons la nuit dans un petit camping chez l’habitant, au milieu des vignes. Le cadre est bucolique et l’accueil excellent : nos hôtes nous offrent un verre de vin de leur production. Notre Loulou n’est pas oublié… Il a droit à une crème glacée !

J+3 : Découverte du réseau routier Slovène…

Aujourd’hui, nous avons décidé de rejoindre Postojna (célèbre pour sa grotte) en passant par le château de Predjama. Finalement, nous irons à Logatec malgré nous ! En effet, nous constatons très vite que le réseau routier secondaire, mentionné sur notre carte en blanc, n’est indiqué que de manière très aléatoire sur le terrain (voire non indiqué), ce qui nous occasionnera quelques erreurs d’itinéraire. Et de surcroit, le bitume a tendance à se faire rare en Slovénie lorsqu’il n’y a plus d’habitations, la petite route devenant alors piste en terre… L’ennui, c’est que Loïs n’apprécie guère les secousses occasionnées par la piste. On va ainsi se retrouver à pousser la remorque à tour de rôle, sur quelques kilomètres, pendant que l’autre fait des aller-retours « en mode run & bike » pour acheminer les vélos… Après 40 km éprouvants, on arrive à Logatec. Par chance, on y trouve un camping, alors que rien n’est indiqué sur notre carte ! Car il faut avouer qu’on ne se sent pas vraiment le courage d’aller plus loin aujourd’hui. Le camping est plutôt insolite : situé au sein d’un grand parc, il est adossé à un lounge bar assez chic. On s’installe et on dresse le bilan de la journée : c’est décidé, on oublie définitivement les petites routes marquées en blanc sur notre carte !

J+4 : Un peu de tourisme à Postojna

Difficile d’aller en Slovénie, sans visiter la grotte de Postojna ! Cela sera donc notre programme de l’après-midi. On relie les 30 km qui séparent Logatec de Postojna en un peu plus de 2 heures. Cela nous permet de nous installer tranquillement au camping (situé à proximité de la grotte) et de pouvoir profiter de la piscine de ce dernier avant de nous immerger dans un autre bain… celui des touristes ! Finalement, l’aménagement du site font que les temps d’attente sont limités et la visite de la grotte s’avère vraiment intéressante.

Yohann sur la route entre Monfalcone et Vipava
Chapelle au bord de la route dans la région de Vipava

J+5 : Retour sur la côte adriatique !

Ce matin, nous partons vers le sud, en direction de la côte adriatique. Le profil de la journée est plutôt descendant et les kilomètres défilent très vite. Les paysages varient également rapidement : nous passons d’un paysage préalpin verdoyant à celui d’un biotope méditerranéen très sec et ce, en l’espace de 80 kilomètres. Plus nous nous rapprochons de la côte et plus la chaleur est accablante. Au cours de l’après-midi, nous décidons de faire une pause prolongée sous un arbre, dans un petit village, car la température dépasse les 35° dans la remorque de notre petit loulou ! On reprend la route en fin d’après-midi pour Ankaran afin de trouver un camping. Finalement, la côte ne présente que peu d’intérêt, à l’exception de la presqu’île de Debeli Rtiç.

J+6 : Journée farniente à Koper

Nous rejoignons Koper en longeant la côte. Première étape de la journée : la gare ! En effet, nous avons décidé de gagner la capitale Slovène dans l’après-midi en empruntant le train ou le bus. Et première déconvenue de la journée : il est impossible de prendre le bus avec nos vélos et un seul train relie Koper à Ljubljana par jour. Le problème, c’est qu’il part à 21 heures ! Ce n’est pas grave, on fera avec… Nous téléphonons quand même au camping de Ljubljana afin de nous assurer que nous pouvons arriver tard, voire très tard. Ceci étant validé, nous laissons nos sacoches à la consigne de la gare et partons à la découverte de Koper. Cette ville nous réservera de jolies surprises : la rencontre d’une famille de cyclo-randonneurs savoyards partis de Chambéry, nous assisterons à la sortie de deux mariages rythmés par des chants traditionnels slovènes… Il est 23 heures passées quand nous arrivons au camping municipal de Ljubljana. On monte la tente rapidement et on file prendre une douche qui s’avèrera, à cette heure tardive, froide. Dommage !

Port de Koper
Cathédrale de l’Assomption à Koper

J+7 : Gros coup dur…

Milieu de matinée, nous enfourchons nos vélos pour gagner le centre-ville de Ljubljana. La foule est relativement dense et nos vélos deviennent vite encombrants. Nous décidons donc de les laisser dans une rue piétonne et poursuivons notre visite à pieds, avec la remorque transformée en poussette. Nous sommes littéralement sous le charme de la capitale slovène où une ambiance bohème chic règne le long des nombreux cours d’eau qui traversent la ville. Nous déjeunons en terrasse, à l’écart de la foule, dans une grande cour aux airs de jardin. Loïs mange son premier hamburger et en est très fier ! Les estomacs remplis, on flâne encore dans les rues de la capitale avant de décider de rejoindre nos vélos. Et là, c’est un véritable coup de massue qui nous tombe dessus. Nos vélos ne sont plus là. On a dû se tromper de rue ! On va voir plus loin puis on revient sur nos pas. Yohann ramasse au sol notre antivol coupé en 2 et trouve à quelques mètres la barre d’attache de la remorque. On se pose sur un banc sans dire un mot. Loïs ne comprend pas très bien ce qu’il se passe. Nous non plus d’ailleurs ! Il nous faut bien 5 bonnes minutes pour nous rendre à l’évidence : on nous a volé nos vélos !

Rue piétonne à Ljubljana
Un des ponts de Ljubljana

J+8 : A la recherche de nouvelles montures

Nous avons pris notre décision dans la soirée : pas question d’en rester là ! Nous allons racheter de nouveaux vélos et poursuivre notre voyage. Nous avons repéré sur internet quelques vélocistes. C’est donc partie pour une journée shopping en bus ! On découvre avec entrain les zones commerciales de Ljubljana !!! Le 3ème magasin sera le bon. On opte pour 2 VTC, sans oublier l’antivol à maillons cette fois-ci !

J+9 : Derniers achats et nous reprenons la route

Réveil matinal pour Yohann ce matin car il doit récupérer le 2ème vélo, puis aller chercher une attache remorque chez le seul revendeur « Thule » de la capitale. Ceci étant fait, on décide de repartir rapidement en direction de Dolenjske Toplice. Nous descendons la très agréable vallée de la Krka. Nous nous installons à côté des thermes, dans un petit camping comme on les aime : au calme et au bord de la rivière !

J+10 : Une journée au fil de l’eau

On commence la journée par un moment de détente au centre aquatique de Dolenjske Toplice. Nous partons ensuite en direction d’Otocec, au nord-est de Novo Mesto, toujours en suivant le lit de la Krka. La route est agréable et peu fréquentée. A Otocec, nous découvrons un magnifique château. On traverse la Krka par un pont de bois, d’un autre temps, pour rejoindre le camping à quelques centaines de mètres. Le cadre est à nouveau superbe, toujours au bord de l’eau. Le seul bémol (pour Véro surtout) : les araignées qui squattent les 2 douches du camping !

Château d’Otocec
Loïs au camping d’Otocec

J+11 : Balade dans la campagne slovène

Nous poursuivons notre route vers le nord-ouest dans l’optique de rejoindre le lac de Bled d’ici quelques jours. Nous découvrons des paysages de moyenne montagne avec leurs fermes typiques et leurs impressionnants séchoirs. Ça commence à « grimper sec » comme dirait l’autre ! Nous passons un col pour aller à Litija. Yohann tracte la remorque et la fatigue se fait ressentir. C’est donc repartie pour une petite session de « run & bike » pour moi, histoire de l’aider un peu !

Aujourd’hui, nous ne savons pas vraiment où nous allons dormir car aucun camping n’est répertorié dans le secteur, d’après notre guide et notre carte. Nous sommes malgré tout confiants, nous trouverons bien un hébergement pour la nuit ! Et dans la descente menant à Smartno Pri Liitji, notre vœu est exaucé : nous tombons sur un magnifique petit camping à la ferme où nous décidons de faire étape. Nous sommes les seuls campeurs. L’accueil est encore une fois excellent : nos hôtes nous font goûter leur fromage et nous proposent de dormir dans leur gîte plutôt que sous la tente. Au milieu des animaux, Loïs est aux anges. Il passera la soirée et la nuit avec un nouvel ami : un joli chaton gris !

Camping à la ferme de Litija
Séchoir à maïs

J+12 : Si on avait su, on aurait investi dans un GPS…

Ce matin, nous partons en direction de Vace, point culminant de l’étape, en suivant une petite route. Les panneaux se font à nouveau rares aux croisements et, ce qui devait arriver, arrive : on se trompe de chemin. On atterrit dans la cour d’une ferme après avoir essuyé une jolie ascension… Dommage, il va falloir redescendre et recommencer ! Nous arrivons finalement à Vace pour midi et pique-niquons sur la place du village, qui s’apparente davantage à un hameau. Il y a tout de même une petite épicerie ce qui nous permet de prendre notre dose quotidienne de Radler et de crème glacée. Loïs se trouve encore un petit compagnon le temps du déjeuner. Nous poursuivons ensuite jusqu’à Kamnik où nous posons la tente au camping municipal.  

Yohann sur la route en direction de Vace
Pause déjeuner sur la place de Vace

J+13 : …Et dans un tracker

Nous poursuivons notre route vers le nord-ouest, en direction de Bled. Afin d’éviter la route qui relie Ljubljana à Kranj et qui s’avère assez fréquentée, nous dérogeons à la règle que l’on s’était fixée à Logotec et empruntons à nouveau le réseau secondaire. Heureusement, cette partie de la Slovénie est plus habitée et nous restons sur le bitume cette fois-ci. Par contre, les panneaux sont toujours aussi peu fréquents. Nous sortons notre carte à chaque carrefour sans être vraiment certains de l’itinéraire ! A Gmajnica, alors que nous cherchons encore une fois notre chemin, nous nous perdons de vue. Je reviens au centre du bourg et décide d’attendre Yohann. Mais Yohann continue à pédaler en direction de Kamnik pensant que je suis devant ! Habituellement, je transporte la sacoche guidon avec un portable, mes papiers et de l’argent. Suite au vol de nos vélos, nous n’avons pas pu récupérer de système de fixation adapté et la sacoche, mon téléphone portable et l’argent sont dans le coffre de la remorque que tire Yohann. Après une heure d’attente, je décide d’aller à la rencontre d’une famille slovène pour leur expliquer ma situation et leur emprunter un téléphone. Très méfiants au départ, ils me laissent repartir puis reviennent vers moi en me tendant un portable. Le fils aîné de la famille m’accompagnera ensuite en vélo jusqu’au village de Cerklje où Yohann m’attend. Autant dire que les retrouvailles sont assez houleuses ! Nous décidons de pique-niquer puis nous repartons. Nous nous rapprochons tranquillement des alpes juliennes. Le temps est de plus en plus menaçant. A l’abord de Bled, l’orage gronde mais rien en vue pour s’abriter et nous passons à côté de 2 éclairs ! Finalement l’orage passe et nous allons en direction du « glamping » de Bled. Là, c’est la grosse déception ! Certes il ne fait pas très beau, mais Lonely planet a survendu ce camping soi-disant 5 étoiles et « glamour »…

Lac de Bled
Lac de Bled et son château

J+15 : Direction l’Autriche

Après avoir passé une journée à flâner au lac de Bled, on reprend la route. La météo est maussade aujourd’hui, il pleut. Nous devons normalement passer le col de Wurzenpass (1073 m) pour rejoindre Villach en Autriche où nous avons prévu de prendre un train le lendemain pour rejoindre la Suisse, puis la Haute-Savoie. Compte-tenu du mauvais temps, on se dirige vers la gare de Jesenice pour rejoindre Villach en train. Mais, sur place, le contrôleur refuse de nous laisser monter dans le train avec nos vélos. Dommage ! Pour « gagner » quelques kilomètres sous la pluie, nous prenons le bus jusqu’à Kranjska Gora. Par chance, la pluie cesse à notre arrivée et nous nous dirigeons vers la route du col en compagnie d’un cyclo-randonneur allemand. Au pied du col, nous constatons avec surprise que la route est fermée ! Que faire ? La matinée est bien avancée et nous devons absolument rejoindre Villach dans la journée pour prendre le train le lendemain ! Après avoir constaté que quelques voitures descendent, nous décidons de nous engager dans l’ascension du col. La montée est régulière et nous arrivons assez rapidement au col. Là-haut, nous trouvons à nouveau des barrières au milieu de la route. Un commerce est ouvert et nous allons aux informations. On nous explique que la route est coupée côté autrichien à cause d’une coupe de bois mais qu’elle réouvre à 17h. Nous sommes soulagés ! Maintenant, il ne nous reste plus qu’à tuer le temps jusqu’à 17h…

J+16 et +17 : Sur le chemin du retour…

Après avoir passé la nuit dans un hôtel de Villach, nous prenons le train en direction de Buchs en Suisse. Nous traversons les Alpes autrichiennes : les paysages sont magnifiques ! Nous dormons au camping de Buchs. La pluie est de nouveau de retour… Le lendemain matin, nous rejoignons la gare de Sargans en vélo, en longeant le Rhin. Nous prenons le train pour Genève avant de regagner la Haute-Savoie et notre petit village d’Onnion.

Soirée pluvieuse sous la tente à Buchs

Récapitulatif de notre parcours

En vert, les kilomètres parcourus en vélo et en gris ceux effectués en train ou bus.

Carte de Slovénie

7 commentaires

Mochila

Super article! On compte partir l’année prochaine pour un mois en Slovénie à vélo et c’est chouette d’avoir un peu d’infos sur les itinéraires et ce pays.

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noémie carvalho

Bonjour,
Nous avons pour projet de partir avec notre fille en Slovenie.
Et je suis très intéressée par votre voyage en train. On a trouvé que des trajets ou il fallait demonté les vélos et remorque. Quels trains avez vous pris?
JE vous en remercie.

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Yohann

Bonjour, Désolé pour la réponse tardive. Nous avons pris à l’aller le train faisant Genève-Venise puis Venise-Monfalcone. Pour le retour, nous l’avons réalisé en 2 jours. Nous avons fait villach – buchs par le train panoramique travetsant le tyrol puis Sargans-Zurich Zurich-Genève. Le mieux est de prendre les billets en avance. Pour l’eurocity entre Genève & Venise, il n’y a que 2 places pour les vélos. Le plus simple est de prendre les billets à la gare de Genève ou autres suisses ou italiennes. Pour les autres en ligne, cela suffit. En espérant avoir répondu à votre question. Bon voyage.

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Neva

Bonjour, votre voyage nous à bien fait rêver, sauf la partie vol… Nous aimerions partir également en Slovénie cet été en train-vélo, mais nous aimerions ne pas avoir à les démonter. Je constate que vous avez pris le train entre Genève et Monfalcone. Avez-vous effectué un trajet sans correspondance entre Genève et Venise ? Je vois qu’il y a 9h de trajet avec 2 à 3 correspondances en moyenne… et avez vous dû démonter vos vélos à un moment dans le train ?

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Yohann Rousseau

Bonjour, pour le trajet aller, nous avons pris l’eurocity entre geneve & venise. Il y a 2 places réservées pour les vélos. Ensuite, il faut prendre un train régionale de venise à trieste (ou s’arrêter avant). Pour le retour, le mieux est de prendre le train en autriche puis de passer par la suisse. Nous avons pris le eurocity transalpin. Puis pour retourner en haute-savoie, nous avons fait zurich-geneve. Les trains eurocity sont le meilleurs moyens pour traverser différents pays.

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