C'est vous qui le dites ! Islande

Islande : récit d’un voyage en solitaire, les pensées d’un isolement

Vous-êtes vous déjà imaginé face à un horizon de paysages, fait de monts et de rocs, d’herbes et de mousse ? Vous-êtes vous pensé debout sur un sommet, seul et couronné, contemplant les lieues parcourues la veille ? Savez-vous l’odeur de la nature, ou la caresse d’un vent sauvage après la fatigue d’un voyage ?

31 Mai 2015 20h00, après avoir atterri sur le pic islandais, je m’enfonce à pied dans son désert soufré, soleil en dorsal, avec mon ombre pour seul guide. Une bouffée de liberté, bien vite étouffée par ma soif mal gérée… Le soir 23h30, la tente est dressée avec une impression d’irréel : déjà bien enfoncé dans les terres le spectacle du jour de nuit est saisissant.

Point d’eau trouvé, réserves réapprovisionnées, je déguste un sachet de riz cru ramolli. Je crois qu’on ne peut oublier l’odeur du plastique et du riz mélangé à l’eau froide et mêlée au goût de ma cuillère passoire métallique. J’étais simplement heureux. Les rebords montagneux rouges et jaunes me firent sentir si petit à cet instant. Je monte ma tente, glisse dans mon sac, et dors.

Le premier soir
Le premier soir

1er Juin10h30, sensation étrange au réveil, sensation d’inconnu, on se demande ce que l’on fait là. Les premières courbatures, les premiers besoins sanitaires laborieux, la réorganisation du poids d’un sac qui vous fait sentir chaque pas comme dix, et l’abandon des affaires les moins utiles. Le premier combat entre la volonté et le découragement, c’est l’immensité du terrain contre votre détermination.

 Aujourd’hui je traverse une zone d’essais militaires abandonnée, un panneau me met en garde sur de potentielles armes explosives perdues.

Le champ d'explosifs
Le champ d’explosifs

Le paysage est digne des plus grands platistes, le terrain, lui, est tantôt rocailleux d’un magma pétrifié et sinueux, tantôt moussu de lichens et de steppes, mon pied n’est jamais à plat et ma cheville toujours inclinée.

Le décors défile si lentement pourtant mon effort semble si efficient, aujourd’hui j’ai bien usé les 3/4 de mon stock d’eau. La pente s’est mise à grimper d’environ 15° et le froid s’est convié à ma marche transporté par un vent irritant. Je fais des pauses régulières caché derrières des pierres, parfois couché à même le sol. Mais si l’on reste trop longtemps sans bouger on a froid. Alors fatigué ou pas on repart. Ceci pendant 11 heures.

 Quand je regarde derrière moi je suis déjà fier du chemin parcouru, on distingue tout juste au loin le reflet du point d’eau de ce matin.

La nuit tombant je pose ma tente au milieu de ce no man’s land.

Le no man's land
Le no man’s land

Première sensation de faim, ce soir, sans presque plus d’eau, je n’ai mangé qu’un sachet de purée froide avant d’aller me coucher. Cette nuit fut rythmée par le bruit usant du vent et des gouttes percutants ma toile ; c’est à vous rendre fou. La douleur musculaire amplifiée, et une gène à l’aine droite me faisait déjà presque boiter.

2 Juin vers 9h00, journée critique je dois trouver de l’eau j’ai mal dormi je mange quelques figues qui me donnent la force de plier ma tente et de refaire mon sac. Je commence à ne plus être tout propre, la sueur me colle à la peau, je sais que je sens mauvais sans vraiment le sentir.

 Le vent est encore plus fort ce matin, rien d’insurmontable mais à mesure que j’avance vers ce qui m’apparaît comme un petit volcan éteint, il devient glacial et frontal, à vous fouetter le visage.

Le monticule volcanique
Le monticule volcanique

Au bout de trois petites heures je suis au pied du monticule volcanique, plus si petit désormais. Le paysage est devenu lunaire, martien.

Je ne l’ai su que plus tard mais le point d’eau le plus proche , un grand lac, se situait à 10 km à vol d’oiseau. A marche d’homme c’était bien le triple à cause du terrain accidenté, des dénivelés, et des détours que la nature vous suggérait. Quoiqu’il en soit j’ai eu la chance ce jour là, à cette heure-ci, de tomber sur une sortie scolaire. Je me demande comment se serait goupillée ma situation si je n’avais pas rejoins et parlé avec le maître. Lorsque je lui dis que j’arrivais droit de l’aéroport c’est tout juste comme s’il m’avait pris pour un escroc. Je finis par lui demander s’il peut me déposer en ville, mes réserves d’eau désormais à plat . Nous avons suivi pendant près de ¾ heures un petit sentier qui menait à une route de terre où un car nous attendait. Le maître expliqua au chauffeur le pourquoi de ma présence et hop me voilà dans un car ! Un des enfants, environ 13 ans, m’a tendu une bouteille de jus de raisin à moitié entamée, et je ne saurais dire si le plus agréable fut de me désaltérer ou bien d’absorber un peu de sucre. Je crois qu’en 10 minutes de route, le bus avait fait autant de trajet que j’en avais fait depuis ce matin.

Le car scolaire
Le car scolaire

Finalement je me fis déposer dans une zone à moitié industrielle et après diverses péripéties d’orientation et de documentation je finis le soir dans le camping de Reykjavík. Je me souviendrai longtemps de la sensation que j’ai eu en revenant à la civilisation après seulement 2 jours d’isolement et de fatigue. Euphorique, je mangeais chaud, je mangeais cuit, je buvais à volonté, je ne comptais ni gorgées ni rations (de la nourriture étant mise à disposition par les voyageurs sur le départ). Je m’offris même le luxe d’aller à la selle sur des toilettes, je pris une douche d’environ 45mn en profitant de laver mes 2 paires de chaussettes, mes deux caleçons et mon t-shirt. Quel plaisir d’aller se coucher dans sa tente propre les pieds soignés, et sans entendre le moindre bruissement de vent….Je reste 2 nuits dans ce camping à récupérer.

Le camping de Reykjavík
Le camping de Reykjavík

4 Juin 11h00, je pars en car vers les profondeurs de l’île, j ‘arrive dans un village que je traverse et par lequel j’atteins des monts. Le déjeuner d’aujourd’hui fut un combat épique contre un adversaire tout aussi singulier, une soupe de pâtes trempée de quelques dizaines de moucherons, sans doute en ai-je avalé un ou deux ! Pendant quelques heures je me suis enfoncé parmi les monts, de fumerolle en fumerolle, et en fin d’après-midi je tombe sur ce qui sera l’activité de mon voyage : une rivière d’eau chaude, quasi brûlante.

Je cuis mes lentilles du soir dans l’eau de cette source tout en passant le reste de la soirée dedans. Elle n’est pas bien profonde, 1m de profondeur maximale, l’odeur soufrée est agréable, le soleil de 22h00 donne une luminosité exceptionnelle sur les vapeurs qui m’entourent.

Ma source chaude
Ma source chaude

Je pars à la recherche d’un spot pour dormir, je grimpe à la rencontre des neiges éternelles. Je marche sur une plaque de neige et à 25 mètres sur ma gauche se trouvent des effluves volcaniques. Terre de feu et de glace comme on dit.

Je plante ma tente au somment d’un mont, ce soir je me sens roi, surplomber le relief vous donne des impressions de grandeur. Je pisse au vent et m’en vais me coucher.

Sur le mont
Sur le mont

A partir de ce jour j’ai progressivement perdu mes repères temporels, je ne saurais restituer quels jours et dans quel ordre les événements ce sont enchaînés, le fait est qu’ils se sont bel et bien déroulés. Je fais du mieux que je peux.

Du 5 Juin au 16 Juin,

Je suis accoutumé à ma nouvelle vie, la solitude toujours pesante double mes heures. Je vois le soleil 23h30 par jour et je dors, parfois la  nuit,  parfois la journée, parfois les deux. L’eau n’est plus un problème, une source froide coule non loin de là. Ce n’est qu’à ce moment du voyage, sédentarisé, que j’ai pu commencer à penser et philosopher. Rien de très élaboré, ce fut beaucoup de réflexions personnelles, avec la réminiscence de souvenirs. On s’accroche à ces souvenirs, je me souvient très clairement fermer les yeux et m’imaginer dans ma chambre, devant mon frigo rempli, ou sur la plage chauffé par le soleil. D’ailleurs je jure manger à mon retour mille gâteaux tellement le manque de sucre me pèse.

Cette solitude résonne encore lorsque j’écris ces lignes, elle a quelque chose d’envahissant, elle vous engloutit, elle vous montre ce qu’est l’existence hors du monde civilisé, et sans contacts avec nos pairs. Je ne comprends plus le sens du mot haine, je ne peux plus comprendre la raison d’aucune disputes. C’est réellement ça, quand vous êtes là-bas ces choses vous paraissent si futiles, si inutiles.C’est déjà assez dur comme ça, pourquoi en rajouter ? La violence elle, je n’ai pas perdu son sens, je sais qu’elle est là, à la fois loin de moi restée près des hommes, et à la fois collée à la toile de ma tente, prête à se manifester par le déchaînement de la nature que j’allais bientôt connaître. Les jours s’enchaînèrent ; j’explore les alentours, je dors, je mange, je vais à ma source, je bois et me baigne.

Le vent est constamment présent, épuisant, assourdissant, écrasant, les nuits furent difficiles sans cesse réveillé par son bruissement sur la toile. Pendant deux jours il s’amplifia progressivement, ma tente tremblait fort, je la renforçais encore par des blocs de pierres pour l’ancrer d’avantage, et construisis même un petit muret pour me protéger des rafales. C’est lors des 2 jours suivants que la météo s’est considérablement dégradée, la pluie, durable, faisait un boucan dont vous n’avez pas idée. Vint une nuit où ma tente ne restait fixée au sol que par mon poids. L’armature en aluminium de ma tente fût violemment pliée. On devait être le 10 Juin, et s’il y a un jour où je fus fatigué lors de mon voyage, ce fut celui-ci. Ce matin là la nature me défiait.

Vous devez vous habiller, plus tout sec, et échauffer votre vigilance, la moindre fausse manipulation et vous n’avez plus de tente. Je tremble de froid mais  je reste encore un peu immobile sous ma tente, secouée ardemment, et travaille mon scénario de sortie. Finalement, l’enchaînement des actions bien en tête, je sors et découvre un paysage inattendu. Je ne me suis pas envolé, non, mais le brouillard est opaque et je n’y vois pas à 10 mètres. Je n’exagère pas, dans ces conditions vous avez intérêt à savoir où vous allez. Je réussis à plier ma tente trempée,les gants troués, les mains gelées, sans rien perdre. Je décidais alors de redescendre dans les petites vallées auprès de ma source chaude adorée.

Le matin de tempête
Le matin de tempête

Je ne sais plus trop comment le reste de la journée s’est passée, j’ai planté ma tente scoliosée au bord de ma source et je me suis baigné nu dans son eau chaude, alternant avec des courses joyeuses sous la pluie fraîche.

Sous un crachin
Sous un crachin

Par contre il y a un truc dont je me souviens ce soir là, c’est le repas, sachet de soupe en poudre, que je mangeais cru par flemme, mais que finalement j’ai hydraté avec de l’eau froide (l’eau de la source chaude me paraissait très chargée en soufre). Évidemment j’étais mouillé et la poudre de la soupe décorait avec adhérence mon seul pantalon, elle s’était aussi répandu un peu partout dans ma tente. Ici le vent était moindre, mais la pluie  restait vigoureuse. Si vigoureuse que la nuit je fus gentiment inondé par le sol ; la mousse, les herbes, et la terre n’absorbaient plus l’eau. Je terminais quand même ma nuit. Le matin ma tente était une petite pataugeoire de soupe, avec des morceaux de poudre encore mal dilués. Cette fois j’étais bien mouillé, chaussettes pantalon, caleçon, gants, mais au moins le T-shirt était sec ! Grâce à cette expérience, si vous ne vous en étiez jamais douté, je peux vous dire qu’il est fort désagréable de mettre des affaires froides et mouillées au réveil. Je plie bagage et rejoins le petit village où j’avais aperçu un petit camping et où j’appris que j’avais en fait été exposé à une alerte orange météo de magnitude 3 sur 4.

J’étais resté en tout 6 à 8 jours là haut. La pluie a au mois eut cet avantage de me décrasser. Mon linge lui ne demandait qu’à sécher. Ce camping était vide, je crois me souvenir de 3 ou 4 tentes dont la mienne. J’ai passé une partie de la nuit suivante aux toilettes avec un gros mal de ventre, m’enfin j’étais content que ça sorte, j’avais en fait les jours précédents été complètement constipé. Un jour je crois bien être resté 4 heures à essayer de faire, je le sais car j’avais l’heure.

Les deux nuits passées ici furent fort roboratives, la nuit je rêvais de chez moi, le matin je pensais me réveiller dans ma chambre tout confort et à chaque fois la même déception au réveil. J’ai pu échanger avec plusieurs personnes dans ce camping. Parmi eux un jeune militaire français qui faisait le tour des campings du sud de l’île. Il était sur le départ et après l’avoir côtoyé presque 2 jours il y avait quelque chose de magique à lui dire au revoir par une simple poignée de main sans même connaître son nom. Je me retrouve à nouveau seul et il me reste 5 jours à tirer avant mon départ. Je retourne auprès de ma source avec un temps bien meilleur passe deux dernières nuits en nature sauvage, et le matin venu plie ma tente avec un mélange d’excitation et de nostalgie.

On est le 16 Juin, je sors des montagnes non pas sans aucune émotion, atteins une route bien fréquentée, et je rentre en auto-stop au luxueux camping de Reykjavík.

Le 17 Juin, j’ai beaucoup récupéré, demain soir je pars passer la nuit à l’aéroport en bus.

Je suis excité et content de rentrer, je me fais propre et fais le tri dans mes affaires. C’est l’un des moments les plus paisible de mon voyage, dehors il fait clair et tiède. Une petite brise accompagne mon avant-dernier jour.

18 Juin au soir, ça y est je suis dans le bus. Lorsque l’on arrive à moins de 5 km de l’aéroport je reconnais le paysage de mes débuts, avec une certaine fierté je balaye l’horizon du regard sachant l’avoir parcouru en partie. Plus on s’approche, plus je me revois marcher. On arrive à l’entrée de l’aéroport et je m’y vois encore en sortir.

19 Juin, j’ai peu dormi sur les sièges inconfortables de l’aéroport mais ça m’est égal car il est 6h00 et aujourd’hui je rentre chez moi.

Post Scriptum

Voilà qui marque la fin de notre aventure, j’ai retranscrit mes souvenirs au plus proche de la réalité. Néanmoins il y a quelque chose que je n’ai pu transmettre, il s’agit du temps, les durées sont exacerbées, allongées par le manque de contact avec d’autres personnes mais aussi par le manque d’activités. Pendant ces temps de précarité et de solitude, mon esprit régressait. Ma pensée était ralentie et limitée à ma condition. J’étais loin du voyage spirituel que l’on nous vend dans les films.

L’autre chose difficile à décrire est la douleur physique, je ne me suis pas attardé dessus mais dans ces voyages le corps souffre et ça impacte beaucoup le moral et la volonté. Dans les moments difficiles ce qui m’a fait tenir c’est que je savais qu’un jour je rentrerai, et que tout ça sera derrière moi, plus qu’un souvenir.

J’avais avec moi un téléphone et une batterie qui lorsque je captais me permettaient d’échanger avec mes proches, et la musique m’apportait un réconfort comme partenaire de marche ou de sommeil.

A mon retour en France je me sentis tout aussi étrange qu’au premier jour de mon aventure. Voir tous ces gens était rassurant, ouvrir mon robinet et voir cette eau couler à flot me faisait presque monter les larmes aux yeux, pareil pour la nourriture et les gâteaux sucrés. Je réalisais vraiment ma chance d’avoir tout sous la main, je vivais avec grand plaisir tout ce dont j’avais autre fois considéré comme acquis. Cette sensation resta trois semaines et s’estompât petit à petit.

Dans les mois qui suivirent mon retour je rêvais régulièrement d’être resté là bas, me débattant avec l’eau, le vent, et ma tente, parcourant des kilomètres dans des paysages perdus et inexistants, pensant même parfois me réveiller dans ma tente…

Aujourd’hui je garde bon souvenir de mon voyage, ponctué d’embûches c’est sûr, mais aussi rempli de moments forts qui me donnent parfois l’envie de repartir…

Ce que je fis l’année suivante…

Anecdotes

  • Un soir j’ai remarqué deux petites boules sous la peau de mon abdomen supérieur, par crainte que ce soit plus que des piqûres, je me suis entaillé pour extraire d’éventuels œufs d’insectes. Je n’ai rien trouvé mais elles s’étaient tout de même bien dépressurisées. J’en ai gardé les marques pendant 1 an.
  • La source chaude était si chaude qu’elle m’a brûlée les jambes et les chevilles.
  • Sans compter les billets d’avion je n’ai dépensé que 150€ en 3 semaines dans la nourriture, les campings, le car et le bus, et surtout le gaz qui finalement ne m’a pas servi à grand chose.
  • Le deuxième jour où j’essayais d’alléger mon sac j’ai abandonné un pull à manche longue quasiment neuf.
  • Un jour après avoir été à la selle dans la nature le vent ramena sur ma tente le papier toilette avec lequel je m’étais essuyé.
  • Dans le même registre en pissant au vent le jet me revint dessus.
  • Mon sac pesait entre 13 et 17 kg en fonction des stocks qu’il me restait.
  • Le premier jour de tempête le protège sac qui l’imperméabilisait et que j’utilisais pour la première fois s’envola en moins de 5 minutes.
  • L’humidité avait tellement pénétrée mes allumettes que pour les utiliser je devais souffler dessus de longues minutes.
  • La première nuit de mon retour j’eus du mal à dormir sur le matelas de mon lit tellement mon dos était habitué à la rocaille et aux mottes d’herbes, hésitant presque à me mettre au sol.
  • J’avais lors de ce voyage 19 ans.

5 commentaires

Confais-Alexandre

Juste wouahhh tu m’as fait voyager dans des contrés qui me sont encore inconnues mais que j’ai facilement imaginées grâce à tes descriptions . L’envie de se retrouvé seule est présente dans mon esprit mais le courage n’est pas au rendez-vous. Un jour peut-être 🙂
Merciiii pour ton récit !

Réponse
Flo

Une expérience solitaire vraiment bien partagée : j’aime beaucoup le choix des mots et ton ressenti. C’est un mélange de sentiments très bien retranscris. Merci ça fait voyager !!!

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