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La Route des Six Mille Sud à vélo et en autonomie – Argentine

Je vous invite à une expérience qui ne ressemble à aucune autre, dans les provinces andines de l’Argentine, Catamarca et La Rioja offrent des cartes postales éblouissantes, époustouflantes, des couleurs et des paysages uniques au coeur de la Puna argentine, mystique, enchanteresse et silencieuse au matin avant que le vent ne se lève, un panorama approprié pour toute histoire d’aventure.
La “Ruta de Los Seis Miles, Sud“, est une traversée en autonomie totale du désert de haute altitude de 520 km sur 13 jours à travers la Puna sèche des Andes centrales argentines entre Fiambalá et Vinchina.

Nos traces, les seules à sillonner ces hautes montagnes durant la période de dégel, traversent des lieux magiques, colorés, dans des conditions parfois dantesques. Les paysages, grandioses, tout comme les hautes altitudes, nous laisse le souffle court. Les cols entre 4000 et 5000m s’enchaînent, plus on monte, plus le blanc immaculé envahit le paysage, la neige engloutit le brun de la terre, nos têtes se perdent dans les nuages, on a presque l’impression de les toucher du bout des doigts.

La tête dans les nuages, repos mérité en route vers le col

La tête dans les nuages, repos mérité en route vers le col

Des murs de trois mètres de neige trônent au sommet, plus bas les eaux du dégel ruissellent de tous les côtés, les flaques reviennent de véritables marres où nous poussons nos vélos, les roues immergées dans l’eau aux tons chocolaté. Chaque jour amène de nouvelles péripéties, nouvelles perfections et raffinements naturels…

Passage dans les flaques aux tons chocolaté

Comme ce jour où le premier point marqué pour camper n’est pas praticable. Il faut encore mettre un coup de collier, une quinzaine de bornes, vent de face, traverser de nombreuses rivières, pousser dans la boue, dans les graviers, le tout en montée constante. Les nuages noirs emplissent le ciel, la neige commence à tomber et toujours aucun endroit susceptible d’accueillir la tente. Un ancien campement minier devait servir de refuge néanmoins après le passage de la dernière rivière gelée, rien… Ça sent pas bon, il ne reste pas beaucoup de temps avant la nuit, la tempête gronde, nous sommes exténués. Soudain dans une bute, une pelleteuse d’une compagnie minière a arraché une portion de terre, à l’abri des bourrasques.

C’est pas très plat mais ça fera l’affaire, nous offrant un abri contre le vent. La tente installée, c’est le moment de cuisiner. Surprise du jour, du bois laissé par les employés de la mine, nous permet d’allumer un feu de camp inespéré à 4400 mètres d’altitudes. La tempête se calme enfin, le coucher de soleil illumine désormais les sommets colorés autour de nous.

Festival de couleurs dans la vallée « Del Penon »

Après dix jours à pédaler et camper en hautes altitudes vient le moment de repasser sous les 4000 mètres d’altitude. Nous voilà prêt à dégringoler la route 76 dans la vallée “del Peñon“ jusqu’au refuge du même nom. Manque plus que les deux cents derniers mètres avant de laisser nos montures dévalées la pente. Enfin des kilomètres gratuits plus que mérités ! En entrant dans cette vallée on a l’impression de pénétrer dans un paysage de conte de fées tant les vallons sont colorés. Une heure de descente contemplative à se laisser glisser dans un paysage fantasmagorique de fable et de conte imaginaire où des troupeaux de vigognes broutent paisiblement. Une palette de couleurs dont tout peintre rêverait…

Fin prêt pour une séance de toboggan !

Aujourd’hui on ne peut s’empêcher de sourire en se remémorant les nombreuses anecdotes qui ont agrémentées cette aventure inoubliable.

Paysages de conte de fées

Greg Oz

Récit publié dans le cadre du jeu vos récits d’aventure « Le vélo c’est rigolo »

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